• Soudan: Arrestation d'un des chefs du mouvement rebelle

    Un des chefs rebelle du mouvement pour la justice et l'galité, le MJE, du Dr. Khalil Ibrahim, a été fait prisonnier par les forces soudanaises. Le chef rebelle s'appelle Abdelaziz Nour Achar. Il a participé à l'offensive rebelle sur la ville de Omdurmane.

    (Par Dabio)

    Un des chefs rebelle du mouvement pour la justice et l'galité, le MJE, du Dr. Khalil Ibrahim, a été fait prisonnier par les forces soudanaises. Le chef rebelle s'appelle Abdelaziz Nour Achar. Il a participé à l'offensive rebelle sur la ville de Omdurmane.

    D'autre part, Bahar Abguirda leader d'une autre faction rebelle rival du Dr. Khalil Ibrahim, a quitté N'djamena hier en direction de Tripoli. Il aurait échappé à une tentative de liquidation concoctée par son rival Dr. Khali Ibrahim chef du mouvement pour la justice et l'égalité (MJE) qui se trouve dans la capitale tchadienne depuis mardi. Il est arrivé à bord d'un hélicoptère de Amjarass, ville natale du président  tchadien. Dès son arrivée, Khalil a exigé l'arrestation de son rival Bahar Abguirda. Khalil n'a jamais accompagné ses troupes à Omdurmane comme l'affirment les autorités soudanaises. Plusieurs blessés de la bataille de Omdurmane ont pu être évacués à Abéché et Ndjamena. L'échec de Omdurmane a provoqué une fissure au sein du mouvement rebelle. A en croire Abdallah Banda, un commandant rebelle très influent dans le MJE, "Dr. Khalil a rompu tout contact avec ses officiers supérieurs un mois avant l'attaque, ce qui veut dire que la stratégie de Omdurmane a été concoctée avec le président tchadien en personne".  Le commandant Abdallah Banda a accusé le président tchadien Idriss Déby d'exploiter le Mouvement pour la justice et l'égalité, MJE, pour combattre l'opposition tchadienne, une mission qui ne correspond pas aux objectifs du mouvement.

    Le 10 mai dernier, les rebelles du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM), dirigé par le Dr. Khalil Ibrahim ont attaqué Omdurman, la
    villejumelle de Khartoum avant d'être repoussés - après des violents affrontements- par les forces gouvernementales. Le bilan reste encore contradictoire. Les responsables soudanais avancent le chiffre de 600 prisonniers et 400 morts côté rebelle et 98 morts côté gouvernement. Khartoum a rompu ses relations diplomatiques avec le Tchad qu'il accuse soutenir les rebelles. Un détachement militaire tchadien aurait accompagné les rebelles du Darfour jusqu'à AmJarass, selon les responsables militaires soudanais. Mais le Tchad dément formellement être impliqué.


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  • Les Brèves de N’djamena : Panique au Palais - tchadactuel.com

    Deby s’est amusé avec le feu et il s’est brulé les doits. Il escomptait deux retombées majeures du raide de son poulain sur Khartoum. Faire tomber le régime soudanais et couper l’herbe sous les pieds des rebelles tchadiens. Mais les surprises sont de taille et nombreuses. Première surprise : le soulèvement populaire attendu n’a pas eu lieu, c’est tout le contraire qui s’est produit, la population s’est dressée contre les agresseurs. Deuxième surprise, l’étendue de la défaite et les très nombreuses preuves de l’implication de Deby : badges d’accès à la présidence, passeports tchadiens, cartes d’identité nationale et cartes de la garde présidentielle, etc., sur les morts et les prisonniers.

    Troisième surprise, l’unanimité et la virulence de la condamnation internationale. Les USA, ONU, l’UA, UE etc., ont tous condamné et parlé carrément de l’agression. Ce mot n’a pas du tout été utilisé pour le cas du Tchad. Quant aux membres de la Ligue arabe, tous se sont précipités chez le Président soudanais pour lui marquer le soutien moral et matériel. Même Kadhafi dont les services des renseignements sont directement impliqués, a exprimé son appui sans faille face à l’agression dont le soudan a été victime. Seule la voix de la France semble inaudible. La France dont ses éléments (Eufor) ont apporté un appui logistique indéniable au MJE, surtout en communication et renseignements, semble être fortement gênée et garde un silence complice.

    Du coup Deby réalise l’étendue de son gave et panique ; il cherche les coupables, or il n’y en a pas. Le dossier MJE est un dossier familial, aucun membre du gouvernement n’est au courant de ce qui se passe avec les rebelles du Darfour, alors que d’importants moyens de l’Etat sont mis à sa disposition. La présente opération a été du début jusqu’à la fin gérée, depuis Biltine et Bahaï, par Timan Deby qui rendait quotidiennement compte de l’état d’avancement à son frère. Sous prétexte de visite de courtoisie au Sultan, les officiers des renseignements français (Eufor et Epervier) rendaient assidument visite à Timan et ont des longs entretiens avec lui. Ainsi donc, quand le PM et son Ministre des affaires étrangères, gesticulent, ils parlent d’une affaire dont ils ne sont absolument au courant de rien.

    Selon les témoins, Deby est plus paniqué qu’au moment du siège de Ndjamena par les rebelles. Il passe tout son temps à appeler ses paires africains à certains desquels il refusait de prendre le téléphone. Finalement, quelqu’un l’a conseillé d’aller voir le vieux Bongo, qualifié par Deby, pas si longtemps « le vieux bambou (au lieu de Bantou) de la forêt équatoriale ». Deby aurait supplié le Vieux de signaler à Wade de dire à Sarkozy de convaincre Kadhafi de transmettre à Moubarak de persuader El Béchir de calmer ses nerfs et chercher la voie de la réconciliation.

    Beremadji Félix


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  • Les mauvaises affaires d’Idriss Déby

    Le Tchad aussi participe à la mondialisation. Grâce à la guerre civile latente et aux rebelles taquins, le président Déby participe au commerce d’armes globalisé. Mais à croire que le garçon débute, il se fait arnaquer…

    David Abtour, marchand de motos indiennes à N’Djamena, met maintenant du kérosène dans ses réservoirs. Ce commerçant d’origine libanaise, très honorablement connu dans la capitale du Tchad, justement pour son commerce de deux roues sous l’enseigne de la compagnie Galate, s’intéresse désormais aux machines volantes.

    Il a joué un rôle dans l’achat, en 2006, par Idriss Déby, le Napoléon et néanmoins président tchadien, d’une poignée d’hélicoptères russes « en fin de potentiel » qui, à l’analyse, maintenant qu’ils sont posés à N’Djamena, se révèlent ne pas être des occasions en or.

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    Idriss Deby : Lord of war
    © Khalid

    Mais pourquoi David a-t-il lâché le guidon pour le manche à balais. Il semble bien qu’il a été conseillé dans son nouveau business par Lionel Cohen, un vétéran de la vente de matériel guerrier. Un Lionel, plutôt mal vu par la bande à Idriss qui l’accuse, lui aussi, de ne pas avoir vendu du matériel labélisé « satisfait ou remboursé ». Donc Lionel est devenu l’ami de David qui, multiplie les voyages à Dubaï où il est « general manager » de la société Arami. Puisqu’il paraît, si le business vous tente, que c’est là que se traitent tous les marchés des machines à tuer les pauvres gens.

    L’ami David est bien « parrainé »

    Pour passer de la mobylette – mais aussi des restos, casinos et boîtes de nuit – à l’hélico, Abtour bénéficie de bons parrains. D’abord, il a fait un bon mariage en épousant la sœur d’une ex-femme de Déby. Puis le général Orozi, démocrate bien connu, et chef d’état-major de l’armée de l’air, l’a pris en sympathie. Orozi est aussi connu pour rouler en Range Rover « sport » toute noire. Également pour avoir disparu, en février dernier, au moment de l’attaque des « rebelles » sur N’Djamena. Il s’est envolé avec pas mal d’argent, en tout cas de quoi faire de nombreux pleins de son Range. En dépit de son peu d’engagement dans la guerre, ce défenseur élastique est resté à la tête de l’aviation.

    En mars dernier Orozi et Abtour, ont lancé leur filet une nouvelle fois vers Dubaï. Et des munitions ont été livrées au Tchad. Du coup, Abtour va installer sa famille à Paris, sans doute porte Dauphine, où le risque d’attaque des rebelles est assez limité. Mais on a l’impression que David ne fait pas totalement confiance en l’avenir politique de son ami Idriss.

    Des hélicos pourris pour l’aviation d’Idriss

    Après la livraison de munitions, Orozi et ses potes ont tenté de faire signer un bon d’achat pour deux hélicos MI 24 de plus, par Mahamat Ali Abdhala alors ministre de la Défense. Mais l’affaire a capoté. D’abord parce que le bon Mahamat a quitté son poste pour le ministère de l’Élevage, ce qui n’élève que l’âme mais pas les hélicoptères. Ensuite parce qu’Idriss est devenu méfiant. Maintenant que de vraies sociétés de matériel militaire frappent à sa porte, il pense que faire ce choix serait peut être mieux et moins cher. Ses ennemis qui dirigent le voisin Soudan, eux, ne sont pas de cet avis. Tout en rompant les relations diplomatiques avec N’Djamena, on pense, à Khartoum que des hélicos pourris, ça suffit bien pour l’aviation d’Idriss. Les ennemis de mes ennemis sont mes amis.

    Troisième mauvaise nouvelle pour Ozoni et son ami David, l’arrivée du vieux Kamougé à la tête de la Défense. Dans sa longue vie, l’aimable putschiste s’est fait des amis à lui. Ozoni et Abtour ne sont pas sur la liste.


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  • ÉTATS-UNIS • Obama victime de sa couleur de peau

    Par Adam Nagourney, The New York Times

    Le résultat de la primaire en Pennsylvanie montre que certains électeurs démocrates ont encore des réticences à voter pour le candidat noir. Une tendance qui pourrait finalement être préjudiciable à l'élection d'un démocrate à la Maison-Blanche

    La question plane sur la campagne présidentielle du sénateur Barack Obama et s'est faite plus pressante encore depuis le 22 avril et sa défaite face à Hillary Rodham Clinton en Pennsylvanie. Pourquoi se révèle-t-il incapable de rallier à sa cause suffisamment d'électeurs ouvriers et blancs pour emporter l'investiture démocrate ? C'est à se demander si la race constitue un problème pour le Parti démocrate dès lors qu'il s'agit de désigner un Afro-Américain pour le représenter dans la course à la Maison-Blanche. Au moment même où le Parti démocrate semblait sur le point de se choisir Obama comme candidat, ce dernier a, de nouveau, perdu dans un Etat clé. La composition des soutiens à Hillary Clinton (ou, pour le dire autrement, l'assemblage d'électeurs peu enclins à choisir Obama) doit amener les démocrates à s'interroger sur la dimension raciale de la chose, et à s'en inquiéter.

    "Je suis sûr que ça n'est pas sans importance", confirme David Axelrod, haut conseiller politique auprès d'Obama, parlant de l'impact des origines raciales sur le vote au cours des dernières primaires. Selon lui, Hillary Clinton a son plus net avantage auprès de l'électorat âgé. "Je pense que ces électeurs ont globalement tendance à voter pour ce qu'ils connaissent le mieux. Et là, on a un type qui s'appelle Barack Obama, un Afro-Américain, relativement nouveau. Ça fait beaucoup de changement", explique-t-il. Si l'on peut supposer qu'elle joue un rôle essentiel pour ce qui est d'évaluer la viabilité de la candidature d'Obama, la question de la race est difficile à démêler de l'écheveau du débat politique qui l'entoure et qui embrasse des sujets comme les valeurs, l'élitisme, l'idéologie et l'expérience. Certains indices, dans les sondages, laissent entrevoir les racines profondes qu'ont les comportements raciaux dans ce pays, ainsi que les obstacles auxquels est confronté Obama quand il s'agit de séduire l'électorat blanc. Historiquement, il est néanmoins difficile de mesurer à quel point ces comportements interviennent dans la décision des électeurs. Il est rare que les personnes interrogées déclarent ouvertement aux sondeurs qu'elles ne voteraient pas pour un ou une candidate parce qu'il ou elle est noir(e).

    Néanmoins on ne peut pas oublier qu'Obama en est arrivé à ce stade de sa candidature après avoir remporté des victoires éclatantes dans des Etats très blancs. La foule est aussi blanche à ses meetings qu'à ceux de Hillary Clinton. Dans les deux partis, de nombreux experts estiment que les comportements raciaux des Américains évoluent à une vitesse ahurissante, surtout chez les électeurs plus jeunes. Il est donc risqué de plaquer des modèles d'il y a ne serait-ce que quatre ans sur cette élection peu ordinaire. Pour Obama, la question raciale est synonyme de deux problèmes potentiels. Tout d'abord, il y a les électeurs qui le rejettent simplement parce qu'il est noir. Il y a aussi les démocrates qui ne le soutiendront pas parce qu'ils ne croient pas qu'un Noir puisse emporter la présidentielle. A en juger par les résultats en Pennsylvanie, ces problèmes existent bel et bien. Un sondage réalisé par Edison/Mitofsky auprès d'électeurs démocrates montre que Clinton a récolté 63 % des votes blancs, et Obama 90 % des votes noirs, reflet d'une tendance déjà constatée dans plusieurs autres Etats. Phénomène plus marquant encore, d'après cette enquête, 18 % des démocrates avouent que la race a compté pour eux dans cette primaire, et 63 % seulement de ces électeurs se sont dit prêts à soutenir Obama à la présidentielle.

    La polarisation croissante du vote démocrate en fonction de la race a une autre conséquence dommageable. En effet, si Clinton sort gagnante, dit-on de source démocrate, on court le risque qu'elle ne soit pas à même de mobiliser l'électorat afro-américain si ce dernier considère comme injuste son investiture. Un risque réel, compte tenu de la levée de boucliers qu'ont suscitée certaines des déclarations critiques de l'ancien président Bill Clinton à l'égard d'Obama. Le 23 avril, Obama a tenu à minimiser les aspects raciaux de la coalition qui a permis à Clinton de le battre en Pennsylvanie. "Notre problème n'est pas tant lié aux électeurs blancs de la classe ouvrière", a-t-il déclaré aux journalistes en Indiana. "En fait, le problème, c'est que les électeurs plus âgés font preuve d'une grande loyauté envers la sénatrice Clinton".

    Adam Nagourney

    The New York Times

     

     


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    Rébellion : N'Djamena à feu et à sang<o:p></o:p>

    Source: MEDIAF du 04/02/2008 -
    C'est à bord d'une pirogue de fortune que nous avons rallié hier après-midi la berge qui mène au Palais Présidentiel de N'Djamena où Idriss Deby et ses lieutenants organisent la riposte contre les attaques des rebelles. Mahamat Zena, le piroguier, qui a pris son courage pour permettre la traversée est un pêcheur Tchadien qui dit avoir de nombreuses difficultés financières, depuis que les rebelles Tchadiens ont pris d'assaut la capitale. C'est donc pour tenir le coup que le pêcheur s'est mué en transporteur nous permettant d'atteindre la berge tchadienne distante de trente mètres. Mahamat Zena qui a déjà fait embarquer sa famille dit ne pas disposer d'argent et de ressources pour assurer la survie de ses deux femmes et douze enfants. A Djambalbare, les coups de canons tonnent, les cris des populations fusent de toutes parts, des hélicoptères de l'armée gouvernementale survolent la région et déversent de temps en temps des roquettes sur des positions rebelles. Ces derniers contrôlaient jusque là une partie de la capitale tchadienne.       

    Les résidences situées dans le pourtour du palais présidentiel sont désertes. Les pans des murs ont été détruits, mais quelques téméraires sont là. Adam T., handicapé, la soixantaine affirme en arabe, " nous attendons que la situation se normalise. Je pense que le Président Deby va finalement reprendre le contrôle de la capitale. Parce qu'après deux jours de combats intenses, s'ils n'ont pas pu prendre le pouvoir, ce sera difficile pour eux. On a vu comment Hissein [Ndlr, Hissein Habré] et Deby ont pris le pouvoir " la conversation est perturbée par un hélicoptère de l'armée tchadienne qui vient de lancer une roquette. Juste le temps de s'abriter sur le pan d'un mur construit en terre battue.      

    Aux confins du quartier Farcha situé à près de deux kilomètres du palais présidentiel, dans cette course à pied faite d'obstacle, c'est un militaire tchadien qui s'interpose. " Remettez-moi votre appareil numérique où je vous descends", lance t'il. Mahamat Zena qui nous sert de guide conseille d'obtempérer. Ce qui est fait après identification. " Vous allez voir le quartier, mais sans filmer", assure le militaire. Le détour dans ce quartier permet de se rendre compte que de nombreuses populations ont quitté la ville, des corps gisent à même le sol baignant dans le sang, des maisons sont détruites. Le militaire qui nous présente à ses camarades d'armes affirme que les " rebelles étaient présents dans ce quartier avant que l'armée régulière n'utilise ce matin (hier dimanche) ses hélicoptères. " L'optimisme est de mise chez ses militaires enturbannés, munis de kalachnikov, de véhicules de combats…      

    Dégâts
    Mais il reste que de nombreux édifices publics ont été détruits, comme le confirment les militaires. Falmata Adam, une ménagère qui a traversé de nombreuses barrières rebelles et des forces gouvernementales, dit que " le " palais du 15 " construit par les Chinois et qui fait office d'hémicycle pour l'Assemblée Nationale a été saccagé par les rebelles qui tiennent encore ce côté-là de la ville  Au niveau du Carrefour 40, tout est détruit. Il y a aussi le palais de justice nouvellement construit et qui se situe dans la partie est de N'Djamena". D'autres sources indiquent que la résidence du Premier ministre a elle aussi été incendiée et pillée juste après les combats par les badauds qui ont accueilli dans le faste, a-t-on appris, l'entrée des rebelles à N'Djamena. Le siège de la Commission économique du bétail, de la viande et des ressources halieutiques pour la Cemac situé à Dembé a lui aussi été saccagé. La Radio et la télévision nationale Tchadienne n'ont pas encore été pris par l'un et l'autre camp. Même si les militaires que nous avons rencontré confient que la gardé républicaine a détruit la Radio Nationale Tchadienne au moment où elle repliait sur le palais présidentiel. Depuis l'arrêt des communications intervenu jeudi au soir, la ville de N'Djaména est coupée du reste du monde. Dja FM, FM Liberté, Rfi, Africa N°1 et les autres radios ont cessé d'émettre. Les opérateurs de téléphonie mobile Celtel et Tigo ont cessé eux aussi leurs activités.  Seul les téléphones satellitaires et les opérateurs camerounais (Orange, Mtn et Camtel) dont les réseaux couvrent certains coins de la capitale tchadienne permettent encore de communiquer. Le siège du journal progouvernemental le Progrès (il appartient au secrétaire général du Mouvement Patriotique du salut et fait office de quotidien gouvernemental) a reçu la visite de quelques délinquants. Des machines et le matériel de fabrication du journal auraient été emportés. Selon quelques personnes qui étaient logés à " Aurora " un hôtel situé au cœur de N'Djamena, des institutions bancaires auraient été pillées. L'armée française est bien visible dans les rues de N'Djamena mais ne s'interpose pas entre les belligérants. La base militaire française s'est déployée pour "protéger les ressortissants français", confie un responsable de l'ambassade du Cameroun à N'Djamena. L'aéroport de la capitale tchadienne est sous contrôle français. Cet aéroport sert également de base à aux forces aériennes tchadiennes qui n'ont pas manqué hier d'apporter un soutien décisif aux troupes terrestres qui ont peu à peu repris le contrôle de la capitale alors que la situation semblait compromise. Alexandre Begue, leader du Rassemblement des forces démocratiques tchadiennes, qui a fait un aller retour à moto à Kousseri s'interroge " les rebelles sont mieux structurées que le 13 avril 2006. Mais Deby résiste, jusqu'à quand?"

    Deby
    A Djambalbare, siège du palais présidentiel, la témérité du Président Deby rassure les troupes qui sont venues en renfort de Bongor, Mondou et Abéché. Les soldats proches de Deby s'étonnent pour leur part des commentaires tendancieux des médias. " Le palais présidentiel n'a pas été encerclé. Nous nous sommes repliés quand on a perdu samedi au matin notre chef d'Etat major Daoud Soumahin. Ce repli tactique n'a pas cependant permis aux rebelles de prendre le contrôle de la ville. Même s'ils ont certes pris une partie de N'Djamena." 
    Au moment où nous quittions N'Djamena à bord de notre embarcation de fortune, les rebelles contrôlaient une grande partie de la capitale tchadienne. L'intensité des combats dénote de la très bonne organisation des rebelles qui résistent même aux assauts aériens. Hier autour de treize heures, un hélicoptère tchadien a été bombardé par les rebelles, il a terminé sa course dans un buisson à la frontière tchado-camerounaise. Le pont de Chagoua point névralgique d'entrée dans la capitale est sous contrôle rebelle, idem pour la sortie par l'hôtel Kempeski. Le contrôle frontalier de Nguéli, à la frontière entre le Cameroun et le Tchad, est désert, abandonné par les éléments qui stationnaient ici.      

    Des défections sont signalées dans plusieurs autres unités de l'armée tchadienne. Malgré tout, Idriss Deby semble avoir décidé de se battre jusqu'à la dernière seconde, refusant l'aide de la France qui se proposait de l'exfiltrer du palais présidentiel et du Tchad. Il se raconte que la maman du chef de l'Etat lui aurait demandé de ne pas quitter le palais, au risque de se ceindre d'un drap blanc. Traduction, il sera fait prisonnier. Ceci suffit-il à justifier le fait que le président tchadien ait décline l'offre de la France ? 


    En attendant, le bilan s'alourdit à N'Djamena qui est à feu et à sang. Les populations sont meurtries. Quelques jeunes Camerounaises parties s'inscrire dans les lycées tchadiens dans la perspective du baccalauréat et qui ont regagné Kousseri hier soir avec leurs bagages indiquent qu' " il y a des morts en quantité. C'est pourquoi nous avons choisi de rentrer à pied. Les tirs de roquettes se multiplient. Il y a encore beaucoup de Camerounais là bas qui n'ont pas le courage de rentrer. "     

    On signale également que les fournitures en eau et en électricité sont suspendues à N'djamena. Les installations de la Société tchadienne d'eau et d'électricité (Stee) ayant été prises d'assaut par les rebelles depuis vendredi dernier dans la soirée.       
    Pays : Cameroun   
    Média : Presse écrite       
    Auteur : Dieudonné Gaïbaï 
    Source : Mutations<o:p></o:p>


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