•  

    Son Excellence, Monsieur le Président de <st1:personname w:st="on" productid="la R←publique">la République</st1:personname>

    SudOnline, jeudi 22 mai 2008                                                                 <o:p></o:p><o:p>
    </o:p>

    Les guerres civiles qui éclatent dans certains pays de notre continent, avec leurs cohortes de massacres, de destructions massives, et aussi l’avenir manifestement compromis de certains autres pays, à cause des comportements scandaleux et irresponsables des hommes qui les dirigent, donnent raison à Renet Dumond qui a prophétisé il y a une cinquantaine d’années, que l’Afrique noire est mal partie. C’est aussi la conviction de Robert Ducet, universitaire, conseiller diplomatique du Président Faure Eyadema du Togo, qui vient de publier un livre : « l’Afrique est malade de ses dirigeants ».<o:p>
    </o:p>

    Il ne peut en être autrement, dès lors qu’à de rares exceptions, les « Son Excellence, Monsieur le Président de <st1:personname w:st="on" productid="la R←publique">la République</st1:personname> » africains, dès qu’ils arrivent au pouvoir, soit par effraction, soit par « héritage » et même quelques fois par des élections sincères et réellement démocratiques, fonctionnent selon des logiques perverses, qui freinent l’évolution normale de leurs pays, dans beaucoup de domaines, notamment dans celui de la démocratie, des mœurs et de la gestion des biens publics.

    Afin d’en faire à leur tête, ces leaders qui se prennent pour des messies bannissent tout bonnement, ceux de leurs concitoyens dont le seul tort est, qu’étant politiquement conscients, refusent toute compromission sur le dos de leurs compatriotes aphones, notamment les malheureux ruraux qui comptent pour du beurre, parce qu’inorganisés pour être à mesure de se faire entendre en tant que catégorie socioprofessionnelle. Ces Chefs d’Etat, seigneurs de guerres ou spécialistes en « traficotage constitutionnel », tiennent leur pays en otage, avec la complicité de cadres méprisables, qui ont fini par considérer leur entrée en politique comme un fond de commerce. Tenant le fromage de la félonie entre les dents, ils n’osent ouvrir la bouche que pour approuver les sordides combines politiciennes, qu’ourdissent tout au long de leur règne sans réel partage, ceux-là auxquels ils doivent leur embonpoint répugnant. Cette situation qu’on remarque dans la presque totalité des Etats africains est une confirmation des réflexions de Renet Dumond et Robert Ducet.

    Sûrs de toujours pouvoir disposer du « soutien indéfectible » de leurs sbires de thuriféraires, qui préfèrent, le bien-être personnel et le « m’as-tu vu », à la dignité, les roitelets, véritables pesants fardeaux pour leurs peuples, n’ont pas de scrupules à modifier les constitutions selon leur convenance du moment, aussi fréquemment qu’ils le veulent, avec des exposés de motifs qui font sourire, même des députés de leurs majorités parlementaires, qui les votent cependant, parce qu’obligés.

    Le principe du respect du parallélisme des formes étant de la blague pour eux, les révisions constitutionnelles par voie parlementaire ont cessé d’être l’exception, pour devenir la règle. Dès lors, pour paraphraser le Président Alpha Oumar Konaré, la loi fondamentale a la même dignité qu’un kleenex...

    Qui peut croire que ces révisions, portant abrogation ça et là de la limitation des nombres de mandats présidentiels, par des parlements bidons et foncièrement illégitimes, sont votées parce que justifiées par l’intérêt national des pays concernés ?

    Voyez tout le mal que le forcing qui a douloureusement accouché de la loi portant abrogation de la limitation du nombre de mandats présidentiels à causé au Cameroun.

    Il coule de source que le Président Paul Biya n’a certainement pas incité son entourage à initier cette réforme pour l’après-Biya, mais plutôt pour s’assurer de finir ses jours au trône. Et advienne que pourra. Il n’est pas le seul chef d’Etat africain dans ce cas. La sagesse aurait dû lui dicter d’éviter de « racler le plat » coûte que coûte. Sait-il que l’exagération peut comporter des risques ? Un proverbe de chez nous dit, « ku xamul suurnaa gnu téyé sa loxo », traduit approximativement en français par, le glouton qui ne se rassasie pas se voit retenir la main.

    Wade opposant avait parfaitement raison, lorsqu’il disait en privé, que si ceux qui s’agrippent au pouvoir en Afrique risquent des représailles à leur chute, qu’on ne s’étonne pas qu’ils en fassent une question de vie ou de mort. No comment !

    Sait-on jamais ce que peut réserver l’alternance au Cameroun si enfin le Président Biya se retirait dans la paix à la fin de son mandat ? Ce pays, comme la plupart des autres pays africains, a sûrement besoin d’essayer avec un autre à la tête de l’Etat, qui pourrait peut être permettre sa descente de plusieurs crans, dans le classement des pays les plus corrompus du monde, où il figure parmi les premiers.

    L’ignorance, l’extrême pauvreté, la naïveté des électeurs sont mises à profit par les tenants des pouvoirs politiques. C’est l’argent volé et l’obéissance servile aux autorités par ceux, galonnés ou civils, dont la mission républicaine est pourtant de servir exclusivement l’Etat, qui font la différence. Les vertus, la compétence avérée, le patriotisme et le passé des candidats, ne comptent malheureusement pas. Et c’est la dégringolade des valeurs, des principes et de l’éthique.

    Mais des exemples sont là, pour rappeler que la corruption, la répression sauvage dont usent les régimes dictatoriaux pour s’imposer, ne les mettent pas indéfiniment à l’abri des furies populaires, qui finissent toujours par les balayer, malheureusement des vies humaines avec.

    Dans cet ordre d’idées, les évènements malheureux qui ont émaillé les élections présidentielles au Tchad, au Kénia, aux Iles Comores, qui sont en train de se rééditer au Zimbabwe, en réveillant au passage les démons du tribalisme et d’autres spécificités, plaident en faveur d’un appel éventuel de l’intelligentsia africaine, pour de sérieuses réflexions tendant à la création d’une charte africaine spéciale sur la dévolution du pouvoir d’Etat.

    Ceux, nombreux, qui en ont assez de ces guerres civiles qui éclatent après chaque élection, ont dû retenir leur souffle, lorsqu’ils ont entendu le Président Robert Mugabe, 84 ans, candidat à sa propre succession pour la sixième fois, déclarer que de son vivant, l’opposition n’arrivera jamais au pouvoir au Zimbabwe. C’est d’autant plus inquiétant que le Chef d’Etat major Général de son armée lui a emboîté le pas, en déclarant à son tour qu’il ne servirait pas sous un pouvoir autre que celui de Mugabe.

    Rien de surprenant donc qu’en ce moment le monde soit en haleine par le refus des autorités zimbabwéennes de publier les résultants des dernières élections, ce qui présume que les patates sont cuites pour Mugabe. Et l’ordre intimé par la suite à la commission électorale de faire recompter les voix ne peut s’expliquer que par la décision déjà prise par le vaincu de s’imposer vainqueur. Quelle honte ! Une intervention de l’Union Africaine, de L’ONU, et des organisations de lutte pour les droits de l’homme ne devrait pas se faire attendre dans ce cas précis. Sinon, la raison du plus fort continuant à être la meilleure, il y a des risques d’embrasement au Zimbabwe.

    Ne vaut t-il pas mieux prévenir que guérir ?

    Il est regrettable que le Président Tabo Mbeki n’en ait pas pris conscience, lui qui n’a rien trouvé de mieux à dire, que de déclarer que « les zimbabwéens sont les seuls à pouvoir résoudre leurs problèmes ». Son prédécesseur, l’incomparable, l’illustre Nelson Mandela s’en serait-il sorti, et son pays avec, si les non-sud africains qui avaient soutenu son combat héroïque contre l’apartheid s’étaient croisés les bras, au motif que « les sud-africains étaient les seuls à pouvoir résoudre leurs problèmes » ?

    Le comportement désastreux de certains dirigeants africains explique pour quoi les noirs américains ne peuvent pas être fiers, lorsque leurs compatriotes d’autres origines parlent des « sauvageries politiques africaines », qui rappellent la jungle. A l’idée que leurs ancêtres étaient partis du continent des Idy Amine, Jean Bedel Bokassa, Mobutu Sessé Seko, Gnassingbé Eyadema, pour ne citer que ceux qui ont battu, pour l’instant, le record de pitrerie, ces noirs américains ne trouvent pas de répliques aux quolibets qu’on leur adresse.

    L’octroi de l’indépendance à certains pays africains n’était-il pas prématuré, s’ils doivent être dirigés par des individus de cet acabit ? Ne vaut t-il pas mieux mettre sous protectorat certains Etats, au détriment des tyrans qui les dirigent, mais dans l’intérêt des pauvres populations qui font les frais des guerres civiles, où les salauds de politiciens, des imbéciles parfaits, des sans-cœur, les entraînent ?

    Mais balayons devant notre porte, où tout n’est pas net, tant s’en faut Si ailleurs, comme en Guinée Conakry, au Togo, au Tchad, au Cameroun, et j’en passe, c’est l’instabilité du nombre de mandats présidentiels qui est déplorée, chez nous, ce qui l’est, c’est la propension du Président Wade de procéder à des retouches constitutionnelles, pour reporter à sa convenance les élections, chaque fois qu’il est en mauvaise posture pour les gagner, ou chaque fois qu’il a en tête une idée à lui.

    Et pourtant il a été l’artisan de cette constitution qu’il ne finit pas de modifier.

    Il semble finalement que face aux fins de non recevoir, que les Hautes Juridictions de notre pays réservent trop souvent à ses différents recours, l’opposition a tendance à considérer comme perte de temps de continuer à se référer à elles, si c’est pour la galerie. En effet, on en a connu des décisions d’irrecevabilité, d’incompétence, de débouté qui ont surpris plus d’un spécialiste en droit constitutionnel.

    Ces juridictions n’auraient elles pas leurs parts de responsabilité, du fait de telles décisions, qui laissent pantois, si, n’en pouvant plus de se plier à l’arbitraire, l’opposition jugée molle devenait une opposition violente pour se faire justice ? Ce n’est pas souhaitable.

    En tout cas, autant un mauvais arbitrage d’un match peut entraîner des troubles dans un terrain de sport, autant une décision de justice, qui, dans certains cas, ne convainc même pas en âme et conscience les 2/3 du collège qui la rendue, peut entraîner de graves troubles aux conséquences imprévisibles.

    Pour s’en convaincre, il n’est que d’évaluer le désastre tant humain qu’économique résultant de la manière bancale, dont le pouvoir kényan et sa Cour constitutionnelle avaient tenté de faire admettre au candidat de l’opposition qu’il était battu à l’issue des dernières présidentielles.

    Revenons davantage à nos moutons pour dire que l’attitude du Président Wade vis à vis de son opposition non complaisante ne l’éloigne pas trop de son pair, le Président Mugabe. S’il est toujours d’avis qu’une opposition qui critique et s’oppose au gouvernement en place est nécessaire dans un Etat moderne, il doit rompre avec ses combinaisons politiciennes, consistant à se choisir ses soit disant partis d’opposition qui se dissolvent dans sa kyrielle de partis de contribution, qui rivalisent d’ardeur pour prendre sa défense dès qu’il subit la moindre égratignure de la part des vrais opposants.

    Notre cher Président, a-t-il besoin d’opposants véritables ou de simples pantins en tenant lieu ? A-t-il besoin de contributeurs qui n’ont que la latitude d’approuver, souvent avec excès de zèle ? Il semble qu’il ne peut s’accommoder que de pratiques oppositionnelles totalement différentes de celles qu’il avait toujours exercées contre Abdou Diouf.

    En vérité, Maître Wade est bien conscient qu’il a une opposition. Qu’il la déclare poltronne, parce qu’elle est respectueuse de la loi, voire inexistante, parce qu’elle ne s’agite pas pour un oui pour un non, est une provocation qu’une personnalité de son âge, de son rang, avec ses responsabilités de premier magistrat du pays, devrait éviter.

    Quelle conclusion en auraient tiré les observateurs, si le prenant au mot, les opposants réels, représentés ou non au parlement, se mettaient à saccager tout sur leur passage, à brûler des bus et à tirer sur tout ce qui bouge, comme par le passé, pour mériter les galons d’opposants violents ? Sans doute, sur ce plan précis, une comparaison de Wade à Senghor ou à Abdou Diouf, en tant que responsables moraux de <st1:personname w:st="on" productid="la Nation">la Nation</st1:personname>, de l’Etat, ne lui serait pas favorable.

    En tout cas, si demain le pays venait à être à feu et à sang, il en serait responsable, ne serait-ce que par instigation indirecte, même inconsciente, à cause de certains de ses propos, qui peuvent chauffer à blanc les opposants les plus somnolents.

    Je pense que si notre pays recèle encore des notabilités crédibles, les citoyens épris de paix et soucieux du devenir de notre pays doivent les interpeller pour qu’elles entrent en scène, pendant qu’il est temps.

    J’ai l’impression que des hommes et femmes de valeur, parce que capables de sacrifier des intérêts bassement égoïstes, matériels, pour des intérêts nobles et altruistes, sont de plus en plus rares chez nous. C’est la dépréciation à grande vitesse de la société sénégalaise, avec son inhumanisation par l’exemple, malgré la pratique ostentatoire de la religion.

    Le contraire aurait étonné plus d’un, dès lors que le Président Wade est entrain de réussir la prouesse de mettre à genoux, voire d’aplatir certains petits chefs religieux, dont les disciples croyaient fanatiquement que leur seule préoccupation était Dieu, et des leaders politiques et syndicaux, dont ceux qui croyaient en eux auraient donné leur tête à couper, que personne ne pourrait anéantir leur dignité au prix de quelques faveurs. L’Alternance a au moins servi à démystifier, à ouvrir des yeux.

    On comprend que Maître ait pu se surestimer, au point de commettre l’erreur de déclarer que ni dans son parti, ni dans l’opposition, il ne voit personne qui peut le remplacer. C’était une déclaration de trop, qui n’était pas tombée dans l’oreille d’un sourd.

    La suite est entrain d’identifier petit à petit ce sénégalais, seul capable, selon lui, de le remplacer. Ce qui est sûr, c’est ce sénégalais qui lui ôterait le souci qui trouble le sommeil de certains chefs d’Etat africains, au crépuscule de leur règne.

    Avec stupéfaction, on a entendu claironner certains migrateurs politiciens, qui ont officialisé leur transhumance au PDS, ou qui se drapent encore d’un manteau de membre d’un autre parti soit disant distinct de lui : « en quarante ans, le PS n’a pas réalisé autant que le PDS en sept ans », « Wade est généreux, je regrette de ne l’avoir pas connu plutôt ». Généreux pour qui ? En tout cas pas pour les malades indigents, qui mériteraient, à titre de secours de leur vivant, les très substantiels « diakhals » distribués pompeusement à l’occasion des deuils qui frappent certains. Non plus pour ceux qui ont réellement faim, ou certains retraités réduits à la mendicité. Et dire que certains de ceux-ci étaient de gros ponts du PS au pouvoir, des langues de vipère qui présentaient « notre candidat » comme un homme dangereux. On comprend ces laudateurs, si l’on sait qu’avec les moyens considérables qu’utilise Maître Wade, lorsqu’il décide de la faire boucler à quelqu’un ou de lui faire dire ce qui berce ses oreilles sont irrésistibles. Maître est passé maître dans l’art de manier le bâton et la carotte, aidé en cela par l’énorme budget de fonctionnement de la présidence de <st1:personname w:st="on" productid="la R←publique">la République</st1:personname> et d’autres moyens innommables.

    Certains qui, se sachant en âme et conscience coupables d’avoir vidé des caisses sous l’ancien régime, et qui avaient leurs bagages prêts pour déménager en prison dès sa prise de fonction, et ceux qui devaient de grosses ardoises aux banques, en savent quelque chose.

    Il n’y aurait que des extra-terrestres, pour lui résister durablement, et ne pas en arriver à la malheureuse conclusion consistant à baisser les bras, parce qu’on aurait constaté que l’honnêteté, la compétence avérée, à elles seules permettent de moins en moins d’arriver à quelque chose dans ce Sénégal. N’ont réellement des principes que ceux qui sont capables de les conserver en tout lieu et à tout temps, nonobstant ce qui peut se passer autour d’eux. Si l’on n’y prête pas une attention agissante, il sera bientôt plus facile de trouver une aiguille dans une botte de foin, que de trouver de tels hommes dans notre société.

    Ceci dit, se trompent, à moins qu’ils soient de mauvaise foi, les sbires qui soufflent aux oreilles du Président que tel ou tel opposant l’a en aversion. Sont simplement intéressés, ceux qui accréditent une telle thèse. Est-ce logique que des leaders politiques qui avaient inlassablement œuvré aux côtés de Wade pour qu’il parvint au second tour des présidentielles de 2000, que cet autre leader arrivé en troisième position, avec 16% des suffrages, sans le soutien duquel, il aurait été absolument illusoire qu’il rêvât de battre Abdou Diouf, puissent en arriver là avec lui ?

    Non, il ne s’agit pas d’aversion, mais de divergences profondes sur la manière dont le pays est piloté par rapport à ce qui était convenu entre allés. Les opposants irréductibles regroupés au sein du Front siggil Sénégal n’ont pas de problèmes personnels avec Maître Wade, comme apparemment celui-ci n’en avait pas avec son prédécesseur Abdou Diouf, auquel il s’opposait avec la même détermination.

    C’est regrettable que la belle manière dont celui-ci avait l’habitude de gérer ses rapports conflictuels avec l’opposition n’ait pas servi d’exemple. Je ne serai pas de ceux qui estiment que Wade a trahi des espérances, mais de ceux qui estiment que Ndiombor a trompé tout le monde.

    A ceux qui ne s’embarrassent point de méditation et de scrupules, qui estiment que c’est ça la politique, la sagesse rétorque que les principes moraux qui régulent les comportements dans une société humaine, ne connaissent pas de cloisons, et n’obéissent à aucune relativité.

    Dakar, le 12 mai 2008

    Me Wagane FAYE


    votre commentaire
  • ÉTATS-UNIS • Obama victime de sa couleur de peau

    Par Adam Nagourney, The New York Times

    Le résultat de la primaire en Pennsylvanie montre que certains électeurs démocrates ont encore des réticences à voter pour le candidat noir. Une tendance qui pourrait finalement être préjudiciable à l'élection d'un démocrate à la Maison-Blanche

    La question plane sur la campagne présidentielle du sénateur Barack Obama et s'est faite plus pressante encore depuis le 22 avril et sa défaite face à Hillary Rodham Clinton en Pennsylvanie. Pourquoi se révèle-t-il incapable de rallier à sa cause suffisamment d'électeurs ouvriers et blancs pour emporter l'investiture démocrate ? C'est à se demander si la race constitue un problème pour le Parti démocrate dès lors qu'il s'agit de désigner un Afro-Américain pour le représenter dans la course à la Maison-Blanche. Au moment même où le Parti démocrate semblait sur le point de se choisir Obama comme candidat, ce dernier a, de nouveau, perdu dans un Etat clé. La composition des soutiens à Hillary Clinton (ou, pour le dire autrement, l'assemblage d'électeurs peu enclins à choisir Obama) doit amener les démocrates à s'interroger sur la dimension raciale de la chose, et à s'en inquiéter.

    "Je suis sûr que ça n'est pas sans importance", confirme David Axelrod, haut conseiller politique auprès d'Obama, parlant de l'impact des origines raciales sur le vote au cours des dernières primaires. Selon lui, Hillary Clinton a son plus net avantage auprès de l'électorat âgé. "Je pense que ces électeurs ont globalement tendance à voter pour ce qu'ils connaissent le mieux. Et là, on a un type qui s'appelle Barack Obama, un Afro-Américain, relativement nouveau. Ça fait beaucoup de changement", explique-t-il. Si l'on peut supposer qu'elle joue un rôle essentiel pour ce qui est d'évaluer la viabilité de la candidature d'Obama, la question de la race est difficile à démêler de l'écheveau du débat politique qui l'entoure et qui embrasse des sujets comme les valeurs, l'élitisme, l'idéologie et l'expérience. Certains indices, dans les sondages, laissent entrevoir les racines profondes qu'ont les comportements raciaux dans ce pays, ainsi que les obstacles auxquels est confronté Obama quand il s'agit de séduire l'électorat blanc. Historiquement, il est néanmoins difficile de mesurer à quel point ces comportements interviennent dans la décision des électeurs. Il est rare que les personnes interrogées déclarent ouvertement aux sondeurs qu'elles ne voteraient pas pour un ou une candidate parce qu'il ou elle est noir(e).

    Néanmoins on ne peut pas oublier qu'Obama en est arrivé à ce stade de sa candidature après avoir remporté des victoires éclatantes dans des Etats très blancs. La foule est aussi blanche à ses meetings qu'à ceux de Hillary Clinton. Dans les deux partis, de nombreux experts estiment que les comportements raciaux des Américains évoluent à une vitesse ahurissante, surtout chez les électeurs plus jeunes. Il est donc risqué de plaquer des modèles d'il y a ne serait-ce que quatre ans sur cette élection peu ordinaire. Pour Obama, la question raciale est synonyme de deux problèmes potentiels. Tout d'abord, il y a les électeurs qui le rejettent simplement parce qu'il est noir. Il y a aussi les démocrates qui ne le soutiendront pas parce qu'ils ne croient pas qu'un Noir puisse emporter la présidentielle. A en juger par les résultats en Pennsylvanie, ces problèmes existent bel et bien. Un sondage réalisé par Edison/Mitofsky auprès d'électeurs démocrates montre que Clinton a récolté 63 % des votes blancs, et Obama 90 % des votes noirs, reflet d'une tendance déjà constatée dans plusieurs autres Etats. Phénomène plus marquant encore, d'après cette enquête, 18 % des démocrates avouent que la race a compté pour eux dans cette primaire, et 63 % seulement de ces électeurs se sont dit prêts à soutenir Obama à la présidentielle.

    La polarisation croissante du vote démocrate en fonction de la race a une autre conséquence dommageable. En effet, si Clinton sort gagnante, dit-on de source démocrate, on court le risque qu'elle ne soit pas à même de mobiliser l'électorat afro-américain si ce dernier considère comme injuste son investiture. Un risque réel, compte tenu de la levée de boucliers qu'ont suscitée certaines des déclarations critiques de l'ancien président Bill Clinton à l'égard d'Obama. Le 23 avril, Obama a tenu à minimiser les aspects raciaux de la coalition qui a permis à Clinton de le battre en Pennsylvanie. "Notre problème n'est pas tant lié aux électeurs blancs de la classe ouvrière", a-t-il déclaré aux journalistes en Indiana. "En fait, le problème, c'est que les électeurs plus âgés font preuve d'une grande loyauté envers la sénatrice Clinton".

    Adam Nagourney

    The New York Times

     

     


    votre commentaire

  • votre commentaire
  • ¡Viva la Revolución!

     

    Mais où est donc Ornicar, enfin le « général »?         
    (Alwihda 05/05/2008)       

    <o:p></o:p>

    Après un peu plus de deux mois d'absence, Koulamallah Abdelaziz ressurgit de nulle part, non, du no man's land avec une kalachnikov à la main pour, dit-il, dire ce qu'il pense bon à dire face à ce qu'il qualifie d'« inadmissible ».      

    S'étant auto proclamé « général » quelques mois plus tôt, il ne lui a semblé ni compatible avec la situation qui était la sienne ni facile de pouvoir arborer à volonté ce galon qui se mérite par la prouesse qu'un soldat aura à réaliser sur des théâtres d'opérations. Afin de légaliser, voire légitimer ce statut de « général » si difficile à justifier, il a dû s'être embarqué jusque sur le terrain levantin et prendre part à un « combat » de quelques heures.

    Monsieur Koulamallah, plutôt le « général » Abdelaziz comme il se plait à se faire appeler ainsi, se vante fort bien d'avoir pris part au combat d'Adé du 1er avril qui s'est soldé pourtant par la débandade des assaillants. « Il ne s'agit pas d'une défaite puisque la ville d'Adé était tenue par les Toroboros… » Laisse-t-il entendre à qui veut l'écouter. Abdelaziz Koulamallah se confie à Tchad Info (Alwihda). A suivre prochainement.

    Kébir


    votre commentaire